Bon, on va pas se mentir, coacher une équipe qui perd, c’est pas exactement le genre de scénario qu’on rêve de vivre. Et pourtant, c’est là que se cachent certaines des plus belles leçons de vie. Je parle d’expérience, parce que cette année, j’ai été confrontée à cette réalité avec un groupe de jeunes athlètes de 12 ans. Moi qui suis hyper-compétitive de nature, j’avais peur de replonger dans ces sensations d’échec que j’ai connues comme joueuse : frustrations, stress, perte de confiance… Mais contre toute attente, cette aventure a été une des plus enrichissantes de ma carrière.
Voici le chemin que j’ai emprunté, et qui pourrait aussi aider les parents à soutenir leurs jeunes dans ces moments délicats :
1. Ne jamais cesser de croire en elles
Ces jeunes filles sont souvent énergétiques, motivées, mais facilement déconcentrées par le stress et l’ambiance autour. C’est crucial de leur montrer que vous croyez en elles, dans la victoire comme dans la défaite. Et ça passe par des gestes concrets : par exemple, après un échauffement où elles étaient engagées et focus, je leur ai dit à quel point j’étais fière de la façon dont elles se comportaient. Même si le match qui a suivi n’a pas été à la hauteur, elles savaient que je voyais leur progression.
Croire en elles, ce n’est pas seulement pour leurs performances sur le terrain, mais aussi pour la personne qu’elles sont. Soulignez leurs qualités : leur leadership, leur esprit d’équipe, leur enthousiasme. Par exemple, une de mes joueuses a toujours une attitude positive, même après une défaite difficile, et je prends le temps de lui dire combien cette énergie est précieuse pour l’équipe.
2. Changer de perspective
Le volley-ball, c’est un marathon, pas un sprint. Vos ados vont jouer encore des années, avec des hauts et des bas. Leur rappeler que chaque victoire ou défaite est une étape d’un long parcours, c’est leur apprendre la résilience. Même les meilleures du monde perdent et doivent constamment rebondir!
En entraînement, on s’est concentrées sur les progrès : qu’est-ce qu’elles faisaient mieux qu’à l’entraînement précédent ? Par exemple, après quelques semaines, j’ai noté qu’elles se déplaçaient beaucoup mieux en défense. Ces petites victoires comptent et montrent que la progression est constante.
En se comparant à elles-mêmes avec une référence concrète, on évite la comparaison avec les autres. Je leur précise aussi que chacune évolue à son rythme, tant physiquement que techniquement. Cela enlève beaucoup de pression inutile.
3. Choisir le narratif
Parfois, les conditions ne jouent pas en votre faveur : une équipe plus petite, qui s’entraîne moins souvent. Vous pouvez adopter un narratif de justification (« On perd parce qu’on est désavantagées ») ou choisir de vous concentrer sur ce qui est dans votre contrôle. Quand j’étais jeune, dans des conditions similaires, on est devenues une équipe ultra-efficace en défense, qui ne lâchait jamais rien ! Cette mentalité nous a permis de surprendre nos adversaires et de progresser bien plus vite que prévu. Ce mindset peut transformer des défis en opportunités de grandir.
4. Valider leurs émotions
C’est normal d’être déçue. En fait, ça montre qu’elles tiennent à leur sport. Plutôt que de minimiser ou ignorer leurs sentiments, validez-les. Après une défaite, les filles avaient la mine basse à l’entraînement. J’ai pris un moment au début de la séance pour qu’elles expriment ce qu’elles ressentaient. Une d’entre elles m’a confié qu’elle avait l’impression d’avoir laissé tomber l’équipe. En l’écoutant, sans jugement, je lui ai montré que ses efforts étaient visibles et appréciés, même si elle ne voyait pas les résultats immédiatement. Même que généralement, ce sont les coéquipières qui remontent le moral des autres et ça soude encore plus l’équipe.
Ensuite, je leur ai demandé de partager un élément qu’elles pensent avoir bien fait et un autre qu’on pourrait continuer à améliorer. Ce moment d’échange les aide à canaliser leurs émotions et à se recentrer sur des aspects constructifs.
5. Montrer l’exemple
Votre humeur donne le ton. Si vous arrivez dans le gym sourire aux lèvres, la tête haute et un calme légendaire même après une série de défaites, vos ados ressentiront cette énergie positive. En tant que coach, je me rappelle que les résultats ne changent pas la perception que j’ai de mes athlètes. Par exemple, après un match difficile, au lieu de me focaliser sur le score, je leur demande : « Est-ce que tu penses avoir donné ton maximum aujourd’hui ? » Cette approche dédramatise la défaite et valorise l’effort.
6. Souligner l’effort et la persévérance
Une défaite, ce n’est pas la fin du monde. Lors d’un match particulièrement serré, nous avons perdu un set à deux points près. La première chose que je leur ai dit a été de se souvenir de ce sentiment d’avoir tout donné, de s’être battues pour chaque point. Elles avaient les yeux qui brillaient malgré la défaite, car elles savaient qu’elles avaient joué avec cœur. C’est aussi satisfaisant que de remporter un match, à condition qu’on prenne le temps de le souligner.
7. Célébrer les petites victoires
Une fille qui réussit à passer son service pour la première fois, un effort défensif remarquable… c’est aussi important ! Lors d’un tournoi, nous avons gagné un set contre une équipe beaucoup plus expérimentée. C’était comme si nous avions remporté le championnat, et je me suis assurée que les filles ressentent cette fierté. Ces moments méritent d’être applaudis.
8. Valoriser le collectif
Le volley, c’est avant tout un sport d’équipe. Rappelez-leur qu’elles sont toutes importantes, en match comme à l’entraînement. Lors d’un match, une de mes joueuses a encouragé une coéquipière après une erreur coûteuse. Je leur ai dit à quel point ce geste avait renforcé l’équipe. Personne ne joue pour perdre, tout le monde veut donner son maximum, et c’est ensemble qu’on y arrive.
9. Rendre les entraînements amusants
Quand les résultats ne suivent pas, il faut réapprendre à s’amuser. À certains moments, j’ai réintégré des défis ou des jeux pendant les entraînements pour relâcher la pression. Par exemple, un concours pour voir qui pouvait réussir le plus de services consécutifs a ramené des sourires et une saine compétition.
10. Donner des rétroactions positives
Peu importe le score, mettez en avant la progression. Et montrez à votre ado pourquoi vous l’appréciez en tant que personne. Soyez concret : « J’ai adoré la manière dont tu as été proactive sur le terrain aujourd’hui. » Lors d’un match, une joueuse a pris l’initiative de calmer l’équipe lors d’un temps mort. Je lui ai dit à quel point j’étais impressionnée par son leadership.
11. Les aider à gérer leur stress
Beaucoup de jeunes arrivent hyper stressés avant un match. Aidez-les à rester dans le moment présent : étirez-vous avec elles, encouragez-les à respirer profondément et à relâcher la tension. Lors d’un tournoi, j’ai appris à mes filles une routine de respiration avant chaque service, et ça a fait une différence énorme sur leur niveau de concentration.
Et les parents, dans tout ça ?
Vous jouez un rôle clé ! En tant que parents, votre soutien et vos encouragements comptent énormément. Parlez-leur de leurs efforts, pas seulement des résultats. Demandez-leur comment elles se sentent, ce qu’elles ont appris. Et surtout, restez leur plus grand fan, dans la victoire comme dans la défaite.
Parce qu’au final, le sport, c’est bien plus qu’une question de score. C’est une école de vie, où on apprend à persévérer, à résilier, et à croire en soi!
Vivre ces moments plus difficiles nous font encore plus apprécier les victoires. Et si la situation est bien gérée, ça peut même rapprocher ton ado et les filles de son équipe.
Coach Mel 💜